Bien avant la Révolution Française, Jeanne était chez elle sur ces terres.
Ses parents, grands-parents et tous ses arrières grands-parents y avait grandi dans le respect d’un terroir nourricier.
Comme eux et par fidélité, elle cultivait les quelques arpents de vigne, un potager ancestral et prenait soin de son beau troupeau de brebis.
Les anciens avaient travaillé tellement dur pour déboiser la vallée et créer de belles parcelles cultivables au milieu des bois, qu’elle ne gâchait pas sa peine, d’année en année, pour que ses vignes soient belles et son potager généreux.
On sait qu’une de ses filles, Isabelle, avait continué le dur labeur de sa mère en s’accrochant à sa terre et que courageusement, tous les jours entre chênes et pierres, elle empruntait le chemin qui conduisait au puits permettant la vie sur les terres de ses ancêtres.
Ensuite, on a perdu un peu la trace des descendants de Jeanne…
Mais la légende dit que si la trace a été perdue, pas l’âme de Jeanne.
Tous les soirs de pleine lune, Jeanne s’adresse à tous ceux qui s’assoient sous le chêne blanc à l’Est du bosquet. Un souffle léger agite les feuilles créant un murmure audible comme une douce musique de harpe. Les branches se teintent d’une lueur douce pour capter les regards envoûtés… quelques secondes suffisent pour être empli d’une énergie indescriptible. L’âme de Jeanne enveloppe quiconque fait silence dans cette nuit claire…